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te ne sera point frustrée, parce que vous ne serez jamais détruit, et que ni la vie, ni la mort ne la sépareront jamais de l’objet de ses désirs ; et le même moment, qui entraînera les méchants avec leurs idoles dans une ruine commune, unira les justes avec vous dans une gloire commune ; et que, comme les uns périront avec les objets périssables auxquelles ils se sont attachés, les autres subsisteront éternellement dans l’objet éternel et subsistant par soi-même auquel ils se sont étroitement unis. Oh ! qu’heureux sont ceux qui avec une liberté entière, et une pente invincible de leur volonté aiment parfaitement et librement ce qu’ils sont obligés d’aimer nécessairement !

VI.

Achevez, ô mon Dieu, les bons mouvements que vous me donnez. Soyez-en la fin, comme vous en êtes le principe. Couronnez vos propres dons ; car je reconnais que ce sont vos dons. Oui, mon Dieu ; et bien loin de prétendre que mes prières