attribue les changements de temps, le progrès des maladies, etc. Car c’est une des principales maladies de l’homme que d’avoir une curiosité inquiète pour les choses qu’il ne peut savoir ; et je ne sais si ce ne lui est point un moindre mal d’être dans l’erreur pour les choses de cette nature, que d’être dans cette curiosité inutile.
[§] Notre imagination nous grossit si fort le temps présent à force d’y faire des réflexions continuelles, et amoindrit tellement l’éternité, faute d’y faire réflexion, que nous faisons de l’éternité un néant, et du néant une éternité. Et tout cela a ses racines si vives en nous, que toute notre raison ne nous en peut défendre.
[§] Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants ; c’est là ma place au soleil : voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre.
[§] L’esprit a son ordre, qui est par principes et démonstrations ; le cœur en a un autre. On ne prouve pas qu’on doit être aimé, en exposant d’ordre les causes de l’amour : cela serait ridicule.