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se nourrir, d’air pour respirer. Il voit la lumière : il sent les corps : enfin tout tombe sous son alliance.

Il faut donc pour connaître l’homme, savoir d’où vient qu’il a besoin d’air pour subsister. Et pour connaître l’air, il faut savoir par où il a rapport à la vie de l’homme.

La flamme ne subsiste point sans l’air. Donc pour connaître l’un il faut connaître l’autre.

Donc toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiatement et immédiatement, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties.

Et ce qui achève peut-être notre impuissance à connaître les choses, c’est qu’elles sont simples en elles-mêmes, et que nous sommes composés de deux natures opposées et de divers genre, d’âme et de corps :