Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/392

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous à Dieu pour la conduite de nos vies, et que le déplaisir ne soit pas dominant en nous.

Saint Augustin nous apprend, qu’il y a dans chaque homme un serpent, une Ève, et un Adam. Le serpent sont les sens et notre nature, l’Ève est l’appétit concupiscible, et l’Adam est la raison.

La nature nous tente continuellement : l’appétit concupiscible désire souvent : mais le péché n’est pas achevé si la raison ne consent.

Laissons donc agir ce serpent et cette Ève, si nous ne pouvons l’empêcher : mais prions Dieu que sa grâce fortifie tellement notre Adam, qu’il demeure victorieux, que Jésus-Christ en soit vainqueur, et qu’il règne éternellement en nous.