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de lui-même, et dans la volonté même de Dieu, dans la justice de son arrêt, dans l’ordre de sa providence qui en est la véritable cause, sans qui il ne fût pas arrivé, par qui seule il est arrivé, et de la manière dont il est arrivé, nous adorerons dans un humble silence la hauteur impénétrable de ses secrets : nous vénérerons la sainteté de ses arrêts : nous bénirons la conduite de sa providence : et unissant notre volonté à celle de Dieu même, nous voudrons avec lui, en lui, et pour lui, la chose qu’il a voulue en nous, et pour nous de toute éternité.

[§] Il n’y a de consolation qu’en la vérité seule. Il est sans doute que Sénèque et Socrate n’ont rien qui nous puisse persuader et consoler dans ces occasions. Ils ont été sous l’erreur qui a aveuglé tous les hommes dans le premier ; ils ont tous pris la mort comme naturelle à l’homme ; et tous les discours qu’ils ont fondés sur ce faux principe sont si vains et si peu solides, qu’ils ne servent qu’à mon-