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toutes les créatures ne sont pas la première cause des accidents que nous appelons maux, mais que la providence de Dieu en étant l’unique et véritable cause, l’arbitre et la souveraine, il est indubitable qu’il faut recourir directement à la source, et remonter jusqu’à l’origine pour trouver un solide allègement. Que si nous suivons ce précepte, et que nous considérions cette mort qui nous afflige, non pas comme un effet du hasard ni comme une nécessité fatale de la nature, ni comme le jouet des éléments et des parties qui composent l’homme (car Dieu n’a pas abandonné ses élus au caprice du hasard) mais comme une suite indispensable, inévitable, juste, et sainte d’un arrêt de la providence de Dieu, pour être exécuté dans la plénitude de son temps ; et enfin que tout ce qui est arrivé a été de tout temps présent et préordonné en Dieu : si, dis-je, par un transport de grâce nous regardons cet accident, non dans lui même et hors de Dieu, mais hors