Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne malade, qu’il n’avait écrits que pour lui seul et pour se remettre dans l’esprit des pensées qu’il craignait de perdre, et qu’il na jamais revus ni retouchés, quel eût été l’ouvrage entier si Monsieur Pascal eût pu recouvrer sa parfaite santé et y mettre la dernière main, lui qui savait disposer les choses dans un si beau jour et un si bel ordre, qui donnait un tour si particulier, si noble, et si relevé à tout ce qu’il voulait dire, qui avait dessein de travailler cet ouvrage plus que tous ceux qu’il avait jamais faits, qui y voulait employer toute la force d’esprit et tous les talents que Dieu lui avait donnés, et duquel il a dit souvent qu’il lui fallait dix ans de santé pour l’achever.