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guerre, qui paraît dure aux hommes, est une paix devant Dieu ; car c’est cette paix que Jésus-Christ a aussi apportée. Elle ne sera néanmoins parfaite, que quand le corps sera détruit ; et c’est ce qui fait souhaiter la mort, en souffrant néanmoins de bon cœur la vie, pour l’amour de celui qui a souffert pour nous et la vie, et la mort, et qui peut nous donner plus de biens, que nous n’en pouvons ni demander, ni imaginer, comme dit Saint Paul.

[§] Il faut tâcher de ne s’affliger de rien, et de prendre tout ce qui arriver pour le meilleur. Je crois que c’est un devoir, et qu’on pèche en ne le faisant pas. Car enfin, la raison pour laquelle les péchés sont péchés est seulement parce qu’ils sont contraires à la volonté de Dieu. Et ainsi l’essence du péché, consistant à avoir une volonté opposée à celle que nous connaissons en Dieu, il est visible, ce me semble, que quand il nous découvre sa volonté par les événements, ce serait un péché de ne s’y pas accommoder.