Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/320

Cette page a été validée par deux contributeurs.

se renouvelle de jour en jour, et il ne sera parfaitement nouveau que dans l’éternité, où l’on chantera sans cesse ce Cantique nouveau dont parle David dans ses Psaumes, c’est-à-dire ce chant qui part de l’esprit nouveau de la charité.

[§] Quand Saint Pierre et les Apôtres délibèrent d’abolir la circoncision, où il s’agissait d’agir contre la loi de Dieu, ils ne consultent point les Prophètes, mais simplement la réception du Saint Esprit en la personne des incirconcis. Ils jugent plus sûr que Dieu approuve ceux qu’il remplit de son Esprit, que non pas qu’il faille observer la loi. Ils savaient que la fin de la loi n’était que le St Esprit ; et qu’ainsi puisqu’on l’avait bien sans circoncision, elle n’était pas nécessaire.

[§] Deux lois suffisent pour régler toute la République Chrétienne, mieux que toutes les lois politiques, l’amour de Dieu, et celui du prochain.

[§] La Religion est proportionnée à toute sorte d’esprits. Le commun

des