Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/299

Cette page a été validée par deux contributeurs.

puisque Jésus-Christ dit, qu’ils n’eussent pas été coupables, s’ils n’eussent point vu ses miracles ; Jean. 25. 24.Si opera non fecissem in eis quæ nemo alius fecit, peccatum non haberent. Si je n’avais fait parmi eux des œuvres que jamais aucun autre n’a faites, ils n’auraient point de péché.

Il s’ensuit donc, qu’il jugeait que ses miracles étaient des preuves certaines de ce qu’il enseignait, et que les Juifs avaient obligation de le croire. Et en effet c’est particulièrement les miracles qui rendaient les Juifs coupables dans leur incrédulité. Car les preuves qu’on eût pu tirer de l’Écriture pendant la vie de Jésus-Christ n’auraient pas été démonstratives. On y voit par exemple que Moïse a dit, qu’un Prophète viendrait ; mais cela n’aurait pas prouvé que Jésus-Christ fût ce Prophète, et c’était toute la question. Ces passages faisaient voir qu’il pouvait être le Messie, et cela avec ses miracles devait déterminer à croire qu’il l’était effectivement.