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qu’au même état au temps de la captivité ? Non. Le sceptre ne fut point interrompu par la captivité de Babylone, à cause que le retour était promis, et prédit. Quand Nabuchodonosor emmena le peuple, de peur qu’on ne crût que le sceptre fût ôté de Juda, il leur fut dit auparavant, qu’ils y seraient peu, et qu’ils seraient rétablis. Ils furent toujours consolés par les Prophètes, et leurs Rois continuèrent. Mais la seconde destruction est sans promesse de rétablissement, sans Prophètes, sans Rois, sans consolation, sans espérance ; parce que le sceptre est ôté pour jamais.

Ce n’est pas avoir été captif que de l’avoir été avec l’assurance d’être délivré dans soixante-dix ans. Mais maintenant ils le sont sans aucun espoir.

[§] Dieu leur a promis qu’encore qu’il les dispersât aux extrémités du monde, néanmoins s’ils étaient fidèles à sa loi, il les rassemblerait. Ils y sont très fidèles, et demeurent op-