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dre un homme pour être ressuscité. Et pour l’autre, l’hypothèse qu’ils aient été fourbes, est étrangement absurde. Qu’on la suive tout au long. Qu’on s’imagine ces douze hommes assemblés après la mort de Jésus-Christ, faisant le complot de dire qu’il est ressuscité. Ils attaquent par là toutes les puissances. Le cœur des hommes est étrangement penchant à la légèreté, au changement, aux promesses, aux biens. Si peu qu’un d’eux se fût démenti par tous ces attraits, et qui plus est par les prisons, par les tortures, et par la mort, ils étaient perdus. Qu’on suive cela.

[§] Tandis que Jésus-Christ était avec eux, il les pouvait soutenir. Mais après cela, s’il ne leur est apparu, qui les a fait agir ?

[§] Le style de l’Évangile est admirable en une infinité de manières, et entre autres en ce qu’il n’y a aucune invective de la part des historiens contre Judas, ou Pilate, ni contre aucun des ennemis ou des bourreaux de Jésus-Christ.