Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

envers Dieu, et qu’il sait qu’ils le seront encore plus après sa mort ; mais qu’il appelle le ciel et la terre à témoins contre eux qu’il le leur a assez dit : qu’enfin Dieu s’irritant contre eux les dispersera par tous les peuples de la terre ; que comme ils l’ont irrité en adorant des Dieux qui n’étaient point leurs Dieux, il les irritera en appelant un peuple qui n’était point son peuple.

[§] Au reste je ne trouve aucun sujet de douter de la vérité du livre qui contient toutes ces choses. Car il y a bien de la différence entre un livre que fait un particulier, et qu’il jette parmi le peuple, et un livre qui fait lui-même un peuple. On ne peut douter que le livre ne soit aussi ancien que le peuple.

[§] C’est un livre fait par des auteurs contemporains. Toute histoire qui n’est pas contemporaine est suspecte, comme les livres des Sibylles, et de Trismégiste, et tant d’autres qui ont eu crédit au monde, et se trouvent faux dans la suite des temps.