Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

doivent être de celle-là.

Je le confesse, je l’avoue, mais encore n’y aurait-il point de moyen de voir un peu plus clair ? Oui, par le moyen de l’Écriture, et par toutes les autres preuves de la Religion qui sont infinies.

Ceux qui espèrent leur salut, direz-vous, sont heureux en cela. Mais ils ont pour contrepoids la crainte de l’enfer.

Mais qui a plus sujet de craindre l’enfer, ou celui qui est dans l’ignorance s’il y a un enfer, et dans la certitude la damnation s’il y en a ; ou celui qui est dans une certaine persuasion qu’il y a un enfer, et dans l’espérance d’être sauvé s’il est ?

Quiconque n’ayant plus que huit jours à vivre ne jugerait pas que le parti de croire que tout cela n’est pas un coup de hasard, aurait entièrement perdu l’esprit. Or si les passions ne nous tenaient point, huit jours et cent ans sont une même chose.

Quel mal vous arrivera-t-il en pre-