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doivent juger qu’il leur est avantageux de croire, et que ce serait le parti qu’ils devraient prendre, si ce choix dépendait de leur volonté. D’où il s’ensuit qu’au moins en attendant qu’ils aient trouvé la lumière nécessaire pour se convaincre de la vérité, ils doivent faire tout ce qui les y peut disposer, et se dégager de tous les empêchements qui les détournent de cette foi, qui sont principalement les passions et les vains amusements.


L’Unité jointe à l’infini ne l’augmente de rien, non plus qu’un pied à une mesure infinie. Le fini s’anéantit en présence de l’infini, et devient un pur néant. Ainsi notre esprit devant Dieu ; ainsi notre justice devant la justice divine.

Il n’y a pas si grande disproportion entre l’unité et l’infini, qu’entre notre justice et celle de Dieu.

[§] Nous connaissons qu’il y a un infini, et ignorons sa nature. Comme, par exemple, nous savons qu’il est faux que les nombres soient finis. Donc il est vrai qu’il y a un infini en