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ARTICLE VI.
39.

Qu’il est difficile de proposer une chose au jugement d’un autre, sans corrompre son jugement par la manière de la lui proposer ! Si on dit : Je le trouve beauErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu., Je le trouve obscur, ou autre chose semblable, on entraine l’imagination à ce jugement, ou on l’irrite au contraire. Il vaut mieux ne rien dire ; et alors il juge[1] selon ce qu’il estErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu., c’est-à-dire selon ce qu’il est alors, et selon que[2] les autres circonstances dont on n’est pas auteur y auront misErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. ; mais au moins on n’y aura rien mis ; si ce n’est que ce silence ne fasse aussi son effet, selon le tour et l’interprétation qu’il sera en humeur de lui donner[3], ou selon qu’il le conjecturera des mouvements et air du visage, ou du ton de la voix, selon qu’il sera physionomiste : tant il est difficileErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. de ne pas démonter un jugement de son assiette naturelle, ou plutôt tant il en a peuErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. de fermes et de stables !

40.

Montaigne a tortErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. : la coutume ne doit être suivie que

’ « Je le trouve hc-.au. » Je trouve cela beau serait plus régulier. — On ou l’irrite. De même au j^aragraphc 54, ou on entraîne ou on irrite.

’ .

•’ « Selon ce qu’il est. » C’est-à-dire selon ce que la chose est. iIl, c’est ce dont on a dit : Je le trouve beau. Il est neutre aussi bien que le. Cf. 1t).


^ « Y auront mis. » Cet y fait suite à il et à le. F. II. met : selon que les autres circonstances l’auront disposé, et elFdce le membre de phrase qui suit. 11 semble que P. R. a cru que i7 l’tait au masculin, et se rapportait à celui qui juge.

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«  « Tant il est didîcile. » P. R. ; tnnt il est aisé de démonter. Mais le leur négatif dit bien plus que l’autre, et fuit mieux sentir que l’erreur est inévitable. // est aine de tomber n’exprime pas à beaucoup près autant cjue si on dit, // est difficile de ne pas tomber.

’ « Tant il en a peu. » P. R., tant il y en a peu ; ce qui ne se rapjjorterail plus à l’assiette, mais au jurjement.

« » Montaigne a tort. ^ Avant M. Cousin, les éditions donnaient au

  1. « Et alors il juge. » Il, c’est-à-dire cet autre, celui à qui on a proposé la chose.
  2. « Et selon que. » Il faudrait, et selon ce que.
  3. « De lui donner. » Incorrect. Il, c’est encore celui qui juge.