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monde par quelque violence. J’appelle violence tout ce qui sépare ces corps naturellement unis et mêlés par ensemble, laquelle ôtée, les parties se rejoignent et se mêlent comme auparavant, si leur nature n’est changée par la force et longueur de cette violence.

Je dis donc que dans le mélange naturel du corps que nous respirons, il y a du feu, qui est de sa nature plus subtil et plus rare que l’air et de l’air, lequel étant séparé de l’eau et de la terre, est plus subtil et plus rare que mélangé avec l’un et l’autre, et partant peut pénétrer des corps et passer à travers les pores, étant séparé, qu’ii ne pourrait pas étant mélangé. Si donc il se trouve une cause de cette séparation, la même pourra faire passer l’air séparé par des pores trop petits pour son passage, étant mélangé. Présupposons une chose vraie, que le verre a grande quantité de pores, que nous colligeons non seulement de la lumière qui pénètre le verre plus que dans d’autres corps moins solides dont les pores sont moins fréquenta, quoique plus grands, mais aussi d’une infinité de petits corps différents du verre que vous remarquez dans ces triangles qui font paraître les iris, et de ce qu’une bouteille de verre bou-