Que ie revois ce corps, dont le diuin eſclat
Auoit rauis les Dieux auſſi bien que les hommes ?
Enfin ce peut il bien, que le bois ou nous ſommes,
Ait bien peu me cacher ſi long-temps ce treſor ;
Que me le faiſant voir il le retienne encor ?
Beaux yeux qui me bruſliez, & me bruſlez ſans ceſſe, [illisible]
Beauté que i’adorois, & qui touſiours me bleſſe :
Helas ! ne vois tu pas ce malheureux amant,
Que tu ſçeus autrefois charmer ſi doucement.
Parle moy donc encor, incomparable bouche,
Et ne te caches plus ſous cette triſte ſouche.
Quel prodige nouveau ! ce malheureux berger
Va mourir en ces lieux :
Viens berger, leue toy, raconte nous de grace.
Quel accident te fait mourir en cette place.
Helas ie ne ſçaurois ; cet homme mieux que moy
Vous dira le ſubiet.
Nous irons hors d’icy raconter cette hiſtoire,
Sans luy renouueller la cruelle memoire
Des maux qu’elle a ſouffers :
Ie veux finir icy l’exces de mon tourment :
Ie luy veux immoler le reſte de ma vie,
Car il m’est impoſſible…
Ha ! non, perds cette enuie :