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ACTE II.
ENDYMION.

O Dieux preparons nous d’entendre se recit ;
Que t’a dit ma Deeſſe, ô ! Nymphe incomparable ?

NYMPHE.

Quelque choſe qui doit t’eſtre bien aggreable.

ENDYMION.

Hé bien qu’a t’elle dit ?

NYMPHE.

Hé bien qu’a t’elle dit ? De te perſuader
De la ſeruir touſiours, & de la regarder
Comme celle qui veut te combler de ſes graces,
Autant que tu ſuiuras ſes adorables traces ;
Où les autres mortels n’oſeroient aſpirer :
Tu peux tout obtenir, tu dois tout eſperer.
Si tu veux te tenir demain vers la montagne,
Où Diane n’aura que moy pour ſa compagne,
Elle m’a proteſté de te donner le temps
De la conſiderer comme tu le pretends.
Adieu ie ſuis preſſée : & ne manque pas l’heure
Que Diane t’ordonne.

ENDYMION.

Que Diane t’ordonne. Ha ! que pluſtoſt ie meure,
Auant que negliger vne telle faueur,
Mon ame la ſouhaitte, auecque trop d’ardeur ;
Mais adieu belle Nymphe.

NYMPHE.

Mais adieu belle Nymphe. Adieu le plus aymable
D’entre tous les mortels : Diane eſt excuſable
De te favoriſer ſur tant d’adorateurs. Elle ſe retire.

ENDYMION.

Ceſſe de me traitter de ces diſcours flatteurs.