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INTRODUCTION

Nous n’avons pas à retracer la biographie bien connue d’Honoré de Balzac, né à Tours le 16 mai 1799, et mort à Paris dans la nuit du 18 au 19 août 1850 ; mais nous pensons qu’on aimera à retrouver ici le portrait si vivant et si chaud de couleur que Théophile Gautier a placé en tête de son étude sur l’illustre Romancier.

« Son froc rejeté en arrière laissait à découvert son col d’athlète ou de taureau, rond comme un tronçon de colonne, sans muscles apparents et d’une blancheur satinée qui contrastait avec le ton coloré de la face. À cette époque (1835), Balzac, dans toute la force de l’âge, présentait les signes d’une santé violente peu en harmonie avec les pâleurs et les verdeurs romantiques à la mode. Son pur sang tourangeau fouettait ses joues pleines d’une pourpre vivace et colorait chaudement ses bonnes lèvres épaisses et sinueuses, faciles au rire ; de légères moustaches et une mouche en accentuaient les contours sans les cacher ; le nez carré du bout, partagé en deux lobes, coupé de narines bien ouvertes, avait un caractère tout à fait original et particulier… Le front était beau, vaste, noble, sensiblement plus blanc que le masque, sans autre pli qu’un sillon perpendiculaire à la racine du nez ; les protubérances de la mémoire des lieux formaient une saillie très prononcée au-dessus des arcades sourcilières ; les cheveux abondants, longs, durs et noirs, se rebroussaient en arrière comme une crinière léonine.