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LE LENDEMAIN.


Tu l’as connu, ma chère Éléonore,
Ce doux plaisir, ce péché si charmant
Que tu craignois, même en le désirant ;
En le goûtant, tu le craignois encore.
Eh bien, dis-moi ; qu’a-t-il donc d’effrayant ?
Que laisse-t-il après lui dans ton ame ?
Un léger trouble, un tendre souvenir,
L’étonnement de sa nouvelle flâme,
Un doux regret, & sur-tout un désir.
Déjà la rose aux lis de ton visage
        Mêle ses brillantes couleurs ;
Dans tes beaux yeux, à la pudeur sauvage
        Succèdent les molles langueurs,
        Qui de nos plaisirs enchanteurs
Sont à la fois la suite et le présage.