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À M. BERTIN.


Crois-moi ; la brillante couronne
Dont tu flattes ma vanité,
C’est l’amitié qui me la donne,
Sans l’aveu de la vérité.
Fruits légers de ma foible veine,
Cet honneur n’est point fait pour vous
Modestes & connus à peine
Vous me ferez peu de jaloux.
Il est vrai qu’à la noble envie
D’être célèbre après ma mort
Je ne me sens pas assez fort
Pour sacrifier cette vie.
Dans les sentiers d’Anacréon
Égarant ma jeunesse obscure,
Je n’ai point la démangeaison
D’entremêler une chanson