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À ÉLÉONORE.


Ô toi, qui fus mon écolière
En musique, & même en amour,
Viens dans mon paisible séjour
Exercer ton talent de plaire.
Viens voir ce qu’il m’en coûte à moi
Pour avoir été trop bon maître.
Je serois mieux portant peut-être,
Si moins assidu près de toi,
Si moins empressé, moins fidèle,
Et moins tendre dans mes chansons,
J’avois ménagé des leçons
Où mon cœur mettoit trop de zèle.
Ah ! viens du moins, viens appaiser
Les maux que tu m’as faits, cruelle !
Ranime ma langueur mortelle ;
Viens me plaindre ; & qu’un seul baiser