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LA GUERRE DES DIEUX,

Au paradis le reste s’achemine,
Sur des brancards emportant les blessés.
On n’entend plus le fracas de la guerre ;
Après la gloire on cherche le repos ;
Et le poltron ainsi que le héros,
Au doux sommeil a livré sa paupière.
Priape et Mars, aux portes du palais,
Étaient de garde avec tous les Satyres.
« Eh quoi ! dit Mars, tu rêves ? tu soupires ?
De ces brigands tu crains donc le succès ?
— Moi ? point du tout ; mais l’ennui me consume.
— Je m’en doutais. Aux Satyres vraiment
Ce métier-ci ne convient nullement.
Veiller sans fruit n’est pas votre coutume ;
La continence est pour vous un tourment :
Que je vous plains ! — Mal-à-propos tu railles.
Dans ce moment je songeais aux batailles ;
Un grand projet occupait mon esprit.
— Qu’est-ce ? Voyons. — Je voudrais à profit
Mettre ce temps qu’au sommeil on enlève.
— Par quel moyen ? — J’en connais un. — Achève.
— Tu sais la guerre ; ainsi tu conviendras