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LA GUERRE DES DIEUX,

Lui dit Minerve, et cédez au destin.
De vos efforts qu’espérez-vous enfin ?
Ainsi que vous, ces gens ont leur tonnerre ;
Il est tout frais, et le vôtre a vieilli.
Pourquoi lancer au Christ énorgueilli
De vains pétards ? cachons notre impuissance ;
De la douceur donnons-lui l’apparence.
Vous le voyez ; nos braves champions
Font éclater un courage inutile.
Qu’ils rentrent tous ; ils sont à peine mille,
Et les chrétiens comptent par millions.
Que de ces murs la force nous protége ;
Nous y pouvons soutenir un long siége.
Moi cependant, chez les dieux étrangers,
J’irai conter notre mésaventure,
Notre faiblesse et nos pressans dangers :
De leur appui leur intérêt m’assure. »
Cette leçon, mais sur-tout cet espoir,
Calma du dieu la fureur indiscrète.
À la prêcheuse il donna plein pouvoir,
Et sans délai fit battre la retraite.
Il eut raison ; ce combat inégal