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CHANT III.

On entendrait une souris trotter.
Des généraux doivent se battre ensemble,
Et la Judith appartenait de droit
Au dieu du Pinde. À l’écart il la voit.
« Viens, dit tout bas la Sainte, viens, et tremble.
Je ne veux point disputer, tu m’auras ;
Mais cet honneur, bien cher tu le paieras. »
Par Apollon aussitôt entreprise,
Sa chasteté résiste faiblement ;
À ses desirs elle est bientôt soumise,
À tout se prête, et hâte le moment
Où de ses sens il va perdre l’usage.
Mais prenant goût à ce charmant ouvrage,
Elle oublia de conserver les siens.
Dans le plaisir Apollon la devance,
Au but arrive, et soudain recommence.
« Bon ! dit Judith, à présent je te tiens. »
Sa main alors subtilement ramasse
Le fer tranchant auprès d’elle placé.
Le dieu la voit, et son bras avancé
Retient en l’air le coup qui le menace.
Peste ! dit-il, je remplis vos souhaits,