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LA GUERRE DES DIEUX,

Pauvres païens, la résistance est vaine,
Vous le voyez ; que peut une centaine
De combattans, que peut l’Olympe entier
Contre une armée innombrable et chrétienne !
Le parti sage est de vous replier.
C’est ce qu’ils font, non pas sans quelque peine.
Serrés de près, les coups hâtent leur pas.
De poste en poste on les pousse, on les chasse.
Mars et Bellone arrivent, et leur bras
De l’ennemi réprime un peu l’audace.
Des rangs entiers sont renversés par eux.
On voit bientôt sur le pavé des cieux
D’anges, de saints, un abattis immense.
Mais d’autres saints, d’autres anges tous frais,
Que prudemment d’autres suivent de près,
Du fougueux Mars fatiguent la vaillance.
« Morbleu ! dit-il, c’est à ne plus finir. »
Las de frapper, mais toujours formidable,
Le dieu s’arrête, et soutient sans pâlir
Des bataillons le choc épouvantable.
Laissons-le faire, et sur le paradis
Tournons les yeux ; on n’y voit que les saintes,