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CHANT III.

De nos héros l’ame était stupéfaite.
Leurs ennemis s’élancent de nouveau
Pour se saisir du nuage en litige.
À reculer d’abord on les oblige,
Car nous tenions à ce friand morceau :
Mais l’appétit chez eux se tourne en rage.
Revenant donc en vrais déterminés,
Ils forcent tout, et s’ouvrent un passage.
Il fallait voir sur l’odorant nuage
Les combattans follement acharnés.
En sens contraire on le pousse, on le tire ;
Chacun y met la griffe : on le déchire,
On le dépèce ; et les flocons épars,
Chargés d’encens, volent de toutes parts.
On court après. Notre milice entière
Du paradis débouche en ce moment.
Du grand Michel tonne la voix guerrière ;
Il marche, avance, et crie : Alignement !
La Trinité, qu’escortaient six mille anges,
Se place ensuite au quartier-général,
Bénit trois fois ses nombreuses phalanges,
Et de l’attaque arbore le signal.