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LA GUERRE DES DIEUX,

Sur la mâchoire atteint ce discoureur,
La pulvérise, et supprime le reste
De sa harangue : alors chaque païen
Se défendit sans parler, et fit bien.
Samson triomphe, et le parquet céleste
Des dents qu’il brise est déjà parsemé.
Par un courrier intelligent et preste,
De ce dégât Hercule est informé.
À ce récit le vaillant fils d’Alcmène,
Répond : J’y cours ; et, quittant les remparts,
D’un pas rapide il traverse la plaine,
Et des chrétiens étonne les regards.
Lorsqu’en hurlant une hyène sauvage,
De qui la faim augmente encore la rage,
Du Gévaudan abandonne les monts,
Le feu jaillit de sa rouge prunelle ;
L’effroi, la mort descendent avec elle
Sur les troupeaux épars dans les vallons ;
Tout fuit, enfans, chiens, berger et moutons.
Des Philistins le vainqueur intrépide,
Se promettant un triomphe de plus,
Seul attendit le vainqueur de Cacus.