Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
CHANT II.

Du paradis accourent par bonheur
D’autres chrétiens qui leur font lâcher prise.
D’autres païens arrivent par malheur,
Qui des premiers soutiennent l’entreprise.
Trente contre un ces chrétiens combattaient ;
Plus aguerris, ces païens les frottaient,
Et la victoire est encore indécise.
Mais j’apperçois Samson. Tremblez, faquins !
L’arme fragile, instrument de sa gloire,
Vaincra toujours : cette heureuse mâchoire
Brisa cent fois celle des Philistins ;
Fuyez, vous dis-je, ou c’en est fait des vôtres.
Et toi, Samson, prends garde aux sept cheveux
Qui font ta force : invincible par eux,
Défends-les bien ; laisse arracher les autres.
Le casque en tête, il s’élance d’un saut
Au premier rang. Un Sylvain téméraire
Pour le combat se présente aussitôt.
« Attends, dit-il, attends ; mon cimeterre
Va chatouiller cet énorme derrière,
Et de ce dos mesurer la largeur.
Je veux… » Soudain la mâchoire funeste