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CHANT II.

Son auréole et sur-tout ses manières,
Le distinguaient des pigeons ordinaires.
Sur la dormeuse il plane galamment,
S’abat ensuite, et léger il se pose
Juste à l’endroit délicat et charmant
Où des amours s’ouvre à peine la rose.
De son plumage il le couvre un moment,
Ses petits pieds avec adresse agissent,
Son joli bec l’effleure doucement,
Et de plaisir ses deux ailes frémissent.
« Auriez-vous cru, messieurs, que d’un pigeon
Il pût jamais résulter un mouton ?
Dit le papa d’un air grave et capable.
En nous, chez nous, tout doit être incroyable.
On croit pourtant, et voilà ce qu’il faut.
J’aime à l’excès les énigmes sans mot. »
Du paradis la troupe infatigable,
Pour terminer, joua la passion,
Et joua bien. Les conviés, dit-on,
Goûtèrent peu ce drame lamentable.
Mais un malheur qu’on n’avait pas prévu
Du dénouement égaya la tristesse.