Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
LA GUERRE DES DIEUX,

Mais je suis vif ; j’aimais beaucoup ces pommes ;
J’y tenais, moi, pourquoi me les prend-on ? »
La scène change ; on découvre un village,
Dans ce village un petit atelier,
Où travaillait un pauvre charpentier.
Pauvre ? non pas ; femme gentille et sage
Est un trésor ; mais il n’y touche point :
Son avarice est grande sur ce point.
On voit encore une arrière-boutique,
Un lit modeste, une vierge dessus,
Dont les attraits ont dix-huit ans au plus,
Et qu’assoupit un sommeil angélique.
Il faisait chaud ; cette vierge en dormant
A dérangé l’utile vêtement
Qui la couvrait ; la robe se replie,
Et laisse voir ce qu’on ne vit jamais.
Sa jambe nue et sa cuisse arrondie,
En s’écartant semble chercher le frais.
Un beau pigeon au plumage d’albâtre,
Du ciel alors descend sur le théâtre.
Son rouge bec et ses pattes d’azur,
De son gozier le timbre clair et pur