Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
CHANT II.

Et profitons du pouvoir qu’on nous prête.
Profitons-en sur l’heure. À moi les vents
Soufflez, sifflez, je veux une tempête.

JÉSUS-CHRIST.

Voyez combien ils sont obéissans !
Déjà du jour les rayons s’obscurcissent,
Sur l’horizon les vapeurs s’épaississent ;
Jusqu’au zénith les nuages poussés,
Noirs, menaçans, l’un sur l’autre entassés,
Surchargent l’air de leur masse immobile :
En vérité, l’on n’est pas plus docile.

LE PÈRE.

Savez-vous bien qu’un bel orage est beau ?

LE SAINT-ESPRIT.

Très-beau, sur-tout quand on le fait soi-même.

LE PÈRE.

Il pleut, il grêle, et voilà ce que j’aime :
C’est pour la terre un déluge nouveau.

LA VIERGE.

De ce déluge arrêtez les ravages,
Seigneur, mon Dieu ! de cinquante villages