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LA GUERRE DES DIEUX,

Et très-vermeils, des cheveux courts et blonds,
De beaux yeux bleus, des bouches aussi belles,
De frais mentons d’où s’échappent deux ailes,
Mais point de corps : ces minois enfantins,
Ces têtes-là se nomment Chérubins :
Nous les aimons ; nos peintres de village
Dans leurs tableaux en font souvent usage.
Viennent après les Dominations,
Trônes, Vertus, Principautés, Puissances,
Esprits pesans, grosses intelligences,
Qu’on charge peu de saintes missions.
Regardant tout, mais à tout inhabiles,
Les bras croisés, ils sont là sur deux files,
Propres sans plus à garnir les gradins ;
À cet emploi se borne leur génie :
C’est ce qu’au bal nous autres sots humains
Nous appelons faire tapisserie.
Du ciel ensuite arrivent les guerriers.
Les généraux, colonels, officiers,
Connus là-haut sous le titre d’Archanges,
Le sabre en main, conduisent leurs phalanges.
Sous les drapeaux les Anges réunis