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LA GUERRE DES DIEUX,

Par l’inconstance ils sont punis toujours.
Vénus, jadis par des soins efficaces,
Les protégeait ; mais trop vieille est Vénus,
Trop libertine, et l’homme n’en veut plus.
Dans cet emploi c’est toi qui la remplaces.
Ah ! puisses-tu long-tems le conserver !
Puisse ton fils ne jamais éprouver
Le sort fâcheux et la chute bizarre
Qu’à Jupiter doucement il prépare !
De Jupiter le vaste et beau palais
Avait pour base une haute colline.
Sur tout l’Olympe il s’élève et domine.
Un mur de bronze en interdit l’accès,
Et sur ce mur, qui menace la plaine,
En sentinelle on place tour-à-tour
Bacchus, Diane, et ces fils de l’amour,
Ces deux jumeaux que pondit une reine.
Bellone et Mars au combat préparés,
De sang chrétien dès long-tems altérés,
Gardent la porte et sauront la défendre.
Leur fier courage aimerait mieux l’ouvrir ;
Et quelquefois il s’indigne d’attendre