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CHANT I.

Que n’es-tu là ! ton heureuse maîtresse,
Ainsi vêtue, enchanterait tes yeux ;
Ce lit pour nous serait délicieux. »
On entre. Ô ciel ! c’est le dieu du Parnasse,
Pour se lever elle fait un effort,
Sur les coussins Apollon la replace,
Ses mains il baise, et dit avec transport :
« Ne fuyez pas, ô reine d’Idalie !
J’ai quelques droits, et vous voilà si bien !
— Hélas ! Monsieur, je m’appelle Marie,
Et non Vénus ; laissez-moi, je vous prie ;
Laissez-moi donc. — Oh ! je n’en ferai rien ;
Impunément on n’est pas aussi belle,
C’est Vénus même, ou c’est encor mieux qu’elle,
— Je vais crier. — Tout comme il vous plaira ;
Mais à vos cris ici l’on entrera ;
Votre costume est païen, l’on rira ;
Peut-être aussi quelqu’un se fâchera. »
Se plaindre un peu, menacer sans colère,
Beaucoup rougir, c’est en pareille affaire
Tout ce qu’on peut et tout ce qu’on doit faire.
Point de réplique à ce sage discours.