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ÉPILOGUE.

Qui du salut prîtes la route étroite,
Venez enfin, placez-vous à ma droite ;
Séparez-vous des boucs ; je les maudis.
À cette voix, chaque brebis docile
Fait ses adieux, vers la droite elle file,
Et nous bêlons un cantique à Jésus.
Tout en bêlant, je compte des élus
Le petit nombre : ô sagesse ineffable !
Hélas ! des boucs la foule est innombrable.
Mais quel fracas ! quelle confusion !
Du mouvement et de l’attraction
La loi n’est plus ; nos fidelles planètes,
Notre soleil si fixe jusqu’alors,
Et notre lune, et nos folles comètes,
Et Sirius, et ces immenses corps,
Ces millions de mondes et d’étoiles,
Qui de la nuit enrichissent les voiles,
Par la tangente aussitôt s’échappant,
À droite, à gauche, à grand bruit se heurtant,
Viennent du Christ seconder la colère,
Et s’abîmer sur notre pauvre terre.
Vaincu trop tard, l’incrédule docteur,