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ÉPILOGUE

Étend les bras, et sur ses pieds se dresse.
Mais quelques-uns, du sommeil amoureux,
Ou devinant leur prochaine sentence,
Dans leur réveil mettent plus d’indolence.
L’Ange leur crie : « Allons donc, paresseux !
À vos tombeaux vous preniez goût, je pense. »
Voici leur juge : ô spectacle effrayant !
Dans un orage ainsi l’on voit la foudre
Avec l’éclair partir de l’orient,
Et tout-à-coup embraser l’occident.
« Eh bien : tonnez, réduisez-nous en poudre,
Disent alors les pécheurs. » Vain désir !
On peut revivre, on ne peut remourir.
« Puisqu’on refuse à nos veux le tonnerre,
Ajoutent-ils, ouvre tes flancs, ô terre !
Etna, Vésuve, Alpes, tombez sur nous ! »
Mais pour si peu vous n’en serez pas quittes ;
Un tel chapeau sur vos têtes proscrites
Serait encore un supplice trop doux.
Un morne effroi saisit le juste même ;
Le cœur lui bat : mais l’arbitre suprême
Parle en ces mots : Innocentes brebis,