Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
223
CHANT X.

Baissez les yeux, et voyez votre sort. »
Il n’avait pas menti ; sur notre terre
S’exécutait la sentence sévère.
En ce moment de ces pauvres païens
On renversait les temples, les statues :
Au préalable on confisquait leurs biens ;
On insultait leurs prêtres dans les rues ;
Et ce seul cri retentissait dans l’air :
Vive la croix ! au diable Jupiter !
À l’évidence il fallait bien se rendre.
Le dieu du nord, l’aigle et le loup Fenris,
Au même instant lâchent ce qu’ils ont pris,
Ce qu’ils serraient. Odin, sans plus attendre,
En les sifflant rappelle ses soldats,
Et fier encor marche vers ses états.
La forte main, cette main si coupable
Qui secouait le menton du Seigneur,
Du moindre effort tout-à-coup incapable,
Mollit, et s’ouvre, et tombe avec langueur.
Des autres dieux semblable est l’aventure :
Paralysés, faibles, et tremblans et doux,