Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
LA GUERRE DES DIEUX,

Il secouait ce menton adorable.
À cet excès d’abomination,
Complète fut la désolation.
Tous les chrétiens prosternés en silence,
À demi-morts, attendaient leur sentence.
Mais un bravo mille fois répété
Se fait entendre ; on voit soudain paraître
Un animal que l’on croit reconnaître,
Coiffé d’un froc, de laine empaqueté,
Les reins serrés d’une blanche ficelle,
Montant à pic vers la voûte éternelle,
Et dans les airs par six Anges porté :
C’était Priape, il dit d’une voix forte :
« Paix-là, faquins ! à quoi bon ces combats ?
Ici l’on plaide, et l’on juge là-bas.
L’homme a jugé ; bien ou mal, il n’importe.
De Constantin voici l’édit fatal.
Dès aujourd’hui, païens, on vous supprime.
Cédez l’Olympe à cet heureux rival,
De tous vos droits héritier légitime.
N’en croyez point au reste mon rapport ;