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LA GUERRE DES DIEUX,

De leurs gradins les Trônes on renverse,
On foule aux pieds les Dominations,
Et des Vertus le troupeau se disperse.
Du saint Trio les gardes résistaient ;
Et d’une main tenant la balustrade,
Par de grands coups de l’autre ils écartaient
Les insolens qui tentaient l’escalade.
Mais l’on empoigne et l’on jette à leurs nez,
Devinez quoi ! les têtes chérubines
Aux frais mentons, aux lèvres purpurines,
Que dans un coin trouvent ces forcenés.
La garde fuit, à l’autel on fait brèche,
Et l’on arrive à ces esprits divins
Qui jour et nuit brûlent sur leur bobèche :
Dessus l’on souffle, adieu les Séraphins.
En attendant, lecteur, qu’on les rallume,
L’aigle s’abat sur le tendre pigeon
Qui s’enfuyait, le grippe sans façon,
Et dans les airs il fait voler sa plume.
Le Saint-Esprit, qui m’inspire, prétend
Qu’il eut grand’peur dans ce critique instant.