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LA GUERRE DES DIEUX,

Les deux moitiés séparément tombèrent ;
Les deux moitiés soudain se rajustèrent ;
Mais la douleur fait succomber Michel,
Et d’un pas faible il rejoint Raphaël.
Quel contre-tems ! sa chûte et sa retraite
De ses soldats annonçaient la défaite.
Pour s’échapper chacun formait son plan.
Sauve qui peut ! crie alors un quidam.
Tous le pouvaient ; la déroute est complète.
Du paradis observant tout cela
Le saint Trio craignait pour son empire.
« Va, dit soudain le vénérable Sire,
Cours, mon cher fils, et prends ces foudres-là. »
En rechignant Jésus prit le tonnerre,
Et dépouilla d’un mouton débonnaire
Les traits heureux. Sur ses membres bénis
De blanc linon il déploie un surplis ;
Son cou divin s’entoure d’une étole ;
Il élargit sa brillante auréole,
Grossit sa voix, raffermit son maintien,
Marche à grands pas ; bref, il était très-bien.
Ce nouveau chef qui doit être invincible,