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LA GUERRE DES DIEUX,

D’une aile à l’autre allaient avec vitesse,
Caracolant et combattant sans cesse.
Malheur à ceux qui barrent leur chemin !
Les lances d’or à dix pas les renversent.
Les bataillons sous leurs pas se dispersent.
Mais Gabriel de loin s’offre à leurs yeux :
Tranquille et fier, beau, brillant, radieux,
Cet ennemi leur paraît digne d’elles.
Un triple coup frappe son bouclier ;
Un autre suit ; de l’élastique acier,
Qui retentit, sortent mille étincelles.
L’Ange étonné recule quelques pas,
En souriant remarque leurs appas,
Et dit ensuite : « Avec trop d’avantage
Vous m’attaquez, et de votre courage
En ce moment d’autres pourraient douter.
Sur ces chevaux vous n’avez rien à craindre ;
Je suis à pied, je ne peux vous atteindre.
À vos efforts si je sais résister,
Que dira-t-on ? que devient votre gloire ?
Si vos coursiers vous donnent la victoire,
Un tel triomphe a-t-il de quoi flatter ?