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CHANT X.

Thor sur son char se dresse furieux,
Et fait voler sa massue invincible :
L’Ange l’évite en inclinant son front ;
Elle revient ; mais notre Ange est plus prompt :
Son bras nerveux décharge un coup terrible
Sur l’un des boucs au timon attelés.
Le feu jaillit de sa corne divine ;
Saisi d’effroi, de douleur il piétine,
Heurte le char dans ses bonds redoublés.
Se jette à gauche, et toussant à voix forte,
Son compagnon et son maître il emporte.
Le loup Fenris, l’aigle de Jupiter,
Dans ce combat d’éternelle mémoire
À nos dépens se couvrirent de gloire.
L’un dévorait. L’autre plane dans l’air ;
De tems en tems il fond comme un éclair
Sur nos héros ; son adresse est extrême,
Et vainement on voudrait regimber ;
Puis il remonte, et laisse retomber
Sur chaque tête, à l’endroit du baptême,
Les casques lourds qu’il enleva lui-même.
Sur leurs coursiers les trois filles d’Odin