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CHANT I.

Personne ici ne viendra me distraire,
Oh ! non, personne, et je ne risque rien. »
C’était pour elle un difficile ouvrage ;
De la toilette elle avait peu l’usage ;
Le tems pressait d’ailleurs, et gauchement
Elle ajusta ce nouveau vêtement.
Elle interroge une glace fidelle
Qui lui répond : « Vénus n’est pas plus belle. »
Se regardant et s’admirant toujours,
Elle disait, mais tout bas : « Les Amours
Peut-être ici me prendraient pour leur mère. »
Et des Amours la cohorte légère
Soudain se montre, et l’entoure, et lui dit :
« Jeune maman, par quelle heureuse adresse
À vos attraits ajoutez-vous sans cesse ? »
D’étonnement d’abord elle rougit,
Puis se rassure, et tendrement sourit
À ces enfans qui l’avaient alarmée.
L’un sur ses mains verse l’eau parfumée
Qu’un autre essuie ; ils sèment sur ses pas
Le frais jasmin et la rose nouvelle ;
Puis avec grace ils unissent leurs bras,