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CHANT X.

Le bon Joseph s’était apparemment
Laissé conter, et croyait fermement
Que l’on échappe à l’ours le plus farouche
Lorsque par terre à plat ventre on se couche :
Il s’y jeta, disant ce fameux han
Qui n’est qu’à lui, qu’on a mis en bouteille,
Et dont l’église honore la merveille.
L’autre emporté par son rapide élan,
Du pied le heurte, et trébuche, et culbute
Dix pas plus loin : Joseph pendant sa chûte
Se relevant, sur lui fond aussitôt,
Et sur ses reins promène le rabot.
L’ange Uriel dont la voix l’encourage,
S’écrie alors : « Ce début glorieux
De la victoire est pour nous le présage.
Marchons, chrétiens, exterminons ces dieux. »
Il marche donc et sur sa tête altière
L’Olympien lance un foudre vengeur.
Ce foudre est vieux ; de sa flamme première,
À peine il reste une faible chaleur ;
Mais cependant divine est sa nature ;
Mais il partait d’une main ferme et sûre ;