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LA GUERRE DES DIEUX,

Tombe sans force, et sur la terre humide
Penche aussitôt son front décoloré.
Le jeune Elmon la prend évanouie,
Et la soutient dans ses bras caressans.
Ses pleurs, sa voix, ses baisers renaissans,
Avec lenteur la rendent à la vie.
Par des soupirs faiblement entendus
Elle répond à cette voix chérie,
À ces baisers si doux et si connus.
Son sein baigné de larmes étrangères
S’enfle et palpite ; elle ouvre ses paupières,
Lève les yeux, regarde son amant,
Et dans ses bras retombe mollement.
Ne tardons plus, dit Elmon, le tems presse ;
Puis vers le mur il conduit sa maîtresse,
Sur l’espalier place son pied tremblant,
Guide ses mains et soutient sa faiblesse,
Jusqu’au sommet l’enlève avec adresse,
Fixe l’échelle, et sans risque descend.
Leurs pas alors deviennent moins timides.
Un char traîné par six coursiers rapides
Les attendait ; ils y montent joyeux.