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CHANT IX.

Jamais Vénus dans les bras d’un amant
Ne fut plus tendre et plus ingénieuse.
La volupté tranquille et paresseuse,
Prend chez Victoire un air d’emportement.
L’entendez-vous ? Innocentes faiblesses !
Ô de l’amour ineffable douceur !
Ange du ciel, ange de mon bonheur,
Le paradis ne vaut pas tes caresses.
« Dans ce couvent c’est en vain qu’il fait nuit,
Et de vingt sœurs pas une ne sommeille.
Luce dormait, la voilà qui s’éveille,
Et chez Thérèse elle arrive sans bruit.
Pour quel dessein ? Ces compagnes fidelles
Veulent sans doute échanger leurs secrets ?
Non, le silence est observé par elles ;
Mais un seul lit a reçu leurs attraits.
L’une à-la-fois et se tait et soupire ;
D’un sexe absent l’autre usurpe l’empire.
Voilà leurs corps dans un groupe charmant,
Leurs jolis bras enlacés mollement,
Leurs seins pressés qui s’enflent avec peine.
Le fol espoir, la vive émotion,