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LA GUERRE DES DIEUX,

Ce joli mot échappe de lui-même,
Et sur la bouche il vient à chaque instant ;
Il plaît surtout à celui qui l’entend.
Oui, de Florval il redoubla l’ivresse.
À mes genoux, tout-à-coup prosterné,
Il s’écria d’un ton passionné :
« Ô de mon cœur l’épouse et la maîtresse !
Dans le desir je languis et je meurs.
Me faudra-t-il, pour complaire à l’usage,
Du seul devoir attendre ces faveurs
Qui de l’amour doivent être le gage ? »
Je l’avoûrai, je ne répondis rien ;
Et son discours me parut sans réplique.
De mon silence il profita trop bien.
Ingrat Florval ! Imprudente Angélique !
Plaisir trompeur, et pourtant regretté !
Je m’enchaînai par ces mêmes caresses
Qui préparaient son infidélité.
Bientôt Florval retira ses promesses ;
Il me laissa l’amour et les remords.
Pour l’oublier je fis de longs efforts,
Mais sans succès. De larmes abreuvée,