Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
CHANT IX.

Moins sage encor… Arrêtez, imprudente,
Et n’ôtez rien au trésor de l’amour :
De ce trésor vous rendrez compte un jour.
Là sur l’albâtre on voit naître l’ébène,
Et sous l’ébène une rose s’ouvrir ;
Mais jeune encore elle s’ouvrait à peine.
Un joli doigt, qu’assouplit le desir,
En l’effeuillant y cherche le plaisir. »
« Plus loin je vis la fervente Cécile.
Un long roman charmait sa longue nuit.
Des voluptés ce brûlant évangile
La fait rêver, et l’enflamme, et l’instruit. »
« Dans les ennuis d’une sainte clôture,
L’art peut du moins remplacer la nature.
Certain bijou qui d’un sexe chéri
Offre l’image et le trait favori,
Sert de Zoé la langueur amoureuse.
Sur l’oratoire où Jésus et présent
Fume déjà le lait adoucissant.
Poursuis, Zoé ; sans risque, sois heureuse.
Ces amans-là ne sont point indiscrets ;
Point négligens, et ne trompent jamais. »